Les meilleures décisions sont prises par les leaders qui admettent ouvertement avoir des biais, façonnés à partir de leurs expériences, leurs perceptions ou leurs croyances. En fait, nous portons tous une paire de lunettes pour interpréter la réalité… nous souffrons de ce que Douglas Abrams appelle une "myopie de perspectives".
Pour prendre des décisions éclairées pour soi, son équipe et son organisation, il faut d’abord admettre que notre perception de la réalité est incomplète et qu’il faut prendre les moyens pour y remédier. En étant témoin de l’impact d’une décision que vous avez prise, vous est-il déjà arrivé de vous dire: Je n’avais jamais envisagé la possibilité de cette conséquence sur nos clients ou j’aurais tellement aimé entendre votre opinion avant! Ça aurait certainement influencé la suite des choses.
Voici donc une méthode efficace pour, dès aujourd’hui, prendre des décisions plus éclairées en tentant de diminuer l’influence de vos biais personnels.
Ce processus s’applique à tout type de décision complexe pouvant avoir un impact sur d’autres personnes:
- Prendre la décision de donner un feedback à quelqu’un
- Recommander un processus de travail différent
- Prioriser et redéfinir des échéanciers
- Mettre sur pied un comité de travail
- Embaucher de nouvelles recrues
- Promouvoir un employé
- Déléguer un projet
- Reconnaître le travail d’un collègue
- Impliquer un collègue en particulier dans une tâche stimulante
Suivez les 3 étapes et inscrivez vos pistes de réflexion dans la fiche de mise en action. Mais rappelez-vous l’invitation à la bienveillance de tout à l’heure! Ne vous mettez pas trop de pression lors de votre prochaine décision puisqu’il est impossible de prendre conscience de tous nos biais! Il s’agit d’y aller une bouchée à la fois et de consulter quelques personnes pour qu’à plusieurs vous puissiez contourner le plus de biais possible.
L’importance de partager "à voix haute" le processus décisionnel
Une fois que vous aurez testé la méthode en 3 étapes, vous aurez certainement pris une décision exempte de biais. C’est peut-être le cas, mais cela ne signifie pas que les autres la percevront comme n’étant pas biaisée…
Tout est dans la façon de communiquer cette décision. Par exemple, afin de déterminer qui sera la meilleure personne pour gérer ce nouveau projet, vous avez fait vos devoirs et vous avez tenté d’éliminer tout biais possible. En annonçant votre décision, vous félicitez cette personne pour cette nomination, mais sans communiquer les différents éléments qui vous ont amené à prendre cette décision. Dans la tête des autres membres de votre équipe, plein de questions émergent : "pourquoi est-ce lui, il n'est pourtant pas le plus ancien de l’équipe! Ce n’est pas elle qui est nommée parce qu’il pense qu’elle ne va pas pouvoir faire des heures supplémentaires, car elle a 4 enfants."
Que se passe-t-il? Votre façon de communiquer cette décision provoque l’apparition de nouveaux biais chez vos collaborateurs et par conséquent, un sentiment d'iniquité ou d’exclusion peut rapidement s’installer. Pourtant, c’est tout le contraire de votre intention. Alors, une bonne pratique est de partager “à voix haute” votre processus décisionnel.